Fabrication champagne

Quels sont les différents métiers du champagne ?

Lorsque l’on parle de champagne, on pense à ce terroir mythique, à ses parcelles de pinot noir et de meunier. Mais le champagne est avant tout une histoire d’hommes et de femmes. Quand la France agricole a connu son exode au cours des années 70, seuls les exploitants des vignes champenoises sont restés sur leurs terres pour perpétuer cette tradition ancestrale. Découvrons ensemble le profil de ces professionnels qui font de chaque cuvée un régal pour les papilles.

Qui s’occupe des vignes ?

Évidemment, la première profession à évoquer est celle de vigneron ou viticulteur. La différence entre les deux titres est mince, le premier représente la tradition quand le second fait plutôt écho à l’aspect technique et industriel du métier.

En effet, le vigneron est propriétaire de ses propres vignes, il est donc propriétaire récoltant, il cultive ses propres vignes, et va lui même s’occuper de la vinification.

Souvent exploitant de père en fils, il s’occupe de la terre et de l’entretien des vignes. De la taille aux vendanges, il bichonne chaque grappe pour assurer une récolte de qualité. Si autrefois il n’était en charge que de la terre, il est aujourd’hui un vrai chef d’entreprise. 

Le viticulteur quant à lui opère le travail de la terre. Il prend soin de la vigne au fil des saisons et du cycle végétatif. Il récolte les grappes de raisins pendant les vendanges, le fruit d’une année de travail. Ensuite, il vend son raisin pour que d’autres acteurs le transforment en vin comme des caves coopératives ou des maisons de vins.

Quelle organisation pour les vendanges ?

Lors de cette période cruciale, le vigneron est aidé en premier lieu par une équipe de vendangeurs menés par l’ouvrier tractoriste et d’autres ouvriers viticoles qui interviennent durant tout le processus de ramassage. Le choix des parcelles à exploiter est mené par le responsable de Domaine-Maison. Dans sa recherche d’exploitations compatibles avec le vin qu’il souhaite créer, il peut compter sur son responsable d’approvisionnement en raisins qui fait le lien avec les vignerons partenaires.


Et si l’on transformait le raisin en vin ?

Une fois la récolte assurée, il est temps de travailler la matière première pour en faire un grand vin. À ce stade, de nombreux acteurs vont jouer un rôle déterminant pour faire de la cuvée, un grand cru. Le premier à intervenir est le cuviste. Il réceptionne la récolte et lance la production avec le soutien du technicien œnologue.

Ensemble, ils contrôlent la qualité des moûts de raisins avant la mise en pressoir. De là, le cuviste assure la mise en cuve pour une première fermentation. C’est également lui qui exécutera l’assemblage une fois que l’équipe œnologique en aura dessiné la composition.

L’élaboration du produit fini avant la mise en bouteille.

Après la fermentation alcoolique, il est temps de laisser place aux créateurs.

Le chef de caves, entre en piste pour donner au vignoble toutes ses lettres de noblesse. Son activité est un perpétuel recommencement : il veille sur les vignes toute l’année, il s’assure de la qualité de la récolte puis compose l’assemblage durant les premiers mois de l’année qui suivent les vendanges.

Chaque jour, il crée et teste des dizaines d’échantillons pour trouver la formule idéale. À noter que pour un millésime, seul le vin de l’année est assemblé. Pour les autres, on peut mélanger des vins issus de récoltes précédentes.

L’objectif est de suivre la ligne directrice de la maison en proposant des vins qui se ressemblent et qui renforcent l’identité de la marque. Pour ce faire, il goûte les cuvées précédentes pour se remémorer les saveurs et compose, avec ses crus annuels et les vins de réserves, son nouvel élixir.

Voici venu le temps de l’embouteillage.

Une fois l’assemblage finalisé, le cuviste réalise une mise en bouteille provisoire et passe le relais au caviste. Le caviste et le maître de chai vont alors s’assurer de la bonne vinification en prenant soin des flacons et d’amener le champagne vers ses propriétés finales.

Comment le champagne arrive dans nos caves ?

Avant de faire son entrée dans vos flûtes, le champagne doit reposer a minima 15 mois en cave. Ce délai légal grimpe jusqu’à trois ans pour un millésimé. Passé cette période, les équipes commerciales œuvrent à la distribution.

Souvent, ce sont des courtiers qui assurent la liaison entre le vignoble et le négoce national ou le commerce international pour l’export. Puis les commerciaux sont mandatés pour aller faire les yeux doux aux sommeliers des plus grandes tables.

Entre tradition et tendances actuelles, où en est la filière du champagne ?

Ces métiers qui ont fait leur mue.

La culture des vignes de Champagne a créé dans la région un véritable microcosme. Ainsi, nombreuses sont les imprimeries à avoir vu le jour afin de fournir aux maisons leurs étiquettes.

En revanche, avec la mondialisation, de multiples entreprises, autrefois liées directement à la fabrication et la vente de champagne, ont disparu ou presque.

L’exemple des tonneliers ou des souffleurs de verre en sont les plus représentatifs. Les cuves ont remplacé les tonneaux et les industries internationales le verrier.

Quant aux producteurs de bouchons, ils restent majoritairement installés en Espagne ou au Portugal où poussent les chênes-lièges.

Les professionnels de demain

À l’heure du tout marketing, l’univers du champagne doit lui aussi se réinventer. C’est ainsi que l’on voit apparaitre depuis quelques années de nouveaux métiers qui participent de façon directe ou indirecte à changer la face de ce monde à part.

Parmi ces nouveaux profils, une tendance émerge de plus en plus, celle du bio. Pour être présent sur ce marché, les maisons font appel à des viticulteurs bio ou biodynamiques qui redéfinissent l’activité du domaine pour une production écoresponsable. C’est le cas de la maison Grande Charte qui promeut un champagne aux vertus environnementales et une vraie expertise en permaculture de la part de ses vignerons.

Qu’ils respectent ses traditions ou s’engagent vers une transition indispensable, les professionnels du champagne ont encore de beaux jours devant eux. Ils ouvrent des maisons d’hôtes pour développer l’œnotourisme ou font appel à des entreprises spécialisées dans l’immersion de flacons pour faire vieillir leur production au fond de l’océan. Les idées ne manquent pas, mais l’essentiel reste que leurs bulles continuent de nous enivrer.

Pour en savoir plus sur les différents métiers :

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